Ecole africaine de philosophie

École africaine de

philosophie au Sénégal ACP/ASEPHI

Il n’existe pas de groupe social humain qui se soit constitué sans philosophie ; autrement dit la production élaborée de la pensée humaine, fruit d’une recherche méthodique de la vérité, n’est l’apanage d’aucune société particulière, mais le trait commun de toutes les sociétés humaines dans leur quête de connaissance et d’élévation. Toutefois, cette universalité de l’activité philosophique qui en fait un trait essentiel de toute l’humanité n’implique pas pour autant une homogénéité des productions et des traditions philosophiques. En fait, au-delà du caractère universel, voire universalisant de la forme de pensée qu’est la philosophie, il y a lieu de distinguer des traditions philosophiques différentes conformément à la diversité des sociétés humaines. Philosophiquement donc, chaque société humaine s’est construite selon un entendement appliqué spécifique des états et paramètres du monde donnant sens et raison à leur présence en ledit monde. Dès lors se pose la question de savoir comment les sociétés se sont spécifiées pour fonder un complexe relationnel avec soi, avec l’Autre, avec tout cela qui est humain, pour être libre et pour vivre et mourir avec cohérence dans le monde.

L’école africaine de philosophie au Sénégal ACP/ASEPHI est le résultat de l’action collaborative et de la perspective conjointe de l’Association caribéenne de philosophie (ACP) et de l’Association sénégalaise de philosophie (ASEPHI). Elle a pour mission d’enseigner les spécificités philosophiques africaines pour élargir le champ de la philosophie dans le monde, pour élever les consciences africaines sur les modes philosophiques africains permettant aux Africains en particulier une conscience plus active des termes leur permettant la cohérence, la dignité, la clarté et la liberté intervenant dans la construction de l’individu et de sa société. Par l’élévation de la conscience sur les fondements éthiques africains et le dialogue avec d’autres philosophies du monde, elle a aussi pour but de susciter chez l’Africain et les membres de la diaspora africaine l’engagement politique indispensable à la lutte contre les atteintes à l’intégrité africaine, que ces atteintes s’expriment par le biais de l’intériorisation pratiquée d’idéologies anti-africaines, du néocolonialisme ou du désir de forces capitalistes intérieures et extérieures à l’Afrique de « prendre l’Afrique » et de sacrifier les Africains les plus vulnérables par l’exploitation inéquitable de ses (de leurs) ressources matérielles et immatérielles.

L’École tiendra des séminaires annuellement au mois d’août en ligne couramment et en personne ponctuellement.

Association caribéenne de philosophie - ACP | Association sénégalaise de philosophie - ASEPHI

 

APPEL À INSCRIPTIONS

Introduction à la philosophie africaine

L’Association caribéenne de philosophie et l’Association sénégalaise de philosophie appellent les étudiants en troisième cycle de Master et de Doctorat en philosophie et jeunes chercheurs africains et de la diaspora africaine en sciences humaines et sociales à s’inscrire à la première édition de son cycle d’études qui se tiendra du 19 au 23 août 2024 en ligne : Introduction à la philosophie africaine. Philosophie ici comprend tous les domaines de savoir employés à l’édification humaine (sciences humaines, sciences sociales).

Philosophie africaine renvoie aux modes de pensées, de savoir et d’actions produits par des groupes et individus africains en Afrique et à ceux produits en dehors de l’Afrique par des membres de la diaspora africaine et à partir de valeurs africaines durant au moins un millénaire, notamment la manière selon laquelle est pensée la personne humaine.

Modalités

Étudiantes et étudiants visé(e)s : Master et doctorants, chercheurs en début de carrière

Provenance : Afrique, diasporas africaines

Nombre d’étudiantes et d’étudiants : 30

Langue d’expression : français

Coût : gratuit

Lieu : en ligne

Adhésion obligatoire à l’ASEPHI pour les étudiantes et étudiants africain(e)s en Afrique et à l’Association caribéenne de philosophie pour celles et ceux en dehors de l’Afrique.

Inscriptions

Pour vous inscrire au séminaire de l’École africaine de philosophie au Sénégal : https://tinyurl.com/bdzn5n9c

Date limite d’inscription : 8 mai 2024

Renseignements : mvete@bowdoin.edu et oumar.dia@ucad.edu.sn [Inscrivez en objet : « École africaine de philosophie »]

Ouvrages d'art : Ibrahima Cissé Déb’s, “Yiir 2,” 2021.

PRINCIPES

L’École africaine de philosophie au Sénégal s’adresse aux étudiants et jeunes chercheurs africains en Afrique et en dehors de l’Afrique de même qu’aux étudiants et jeunes chercheurs de la diaspora africaine. En mettant l’accent sur l’enseignement de la philosophie africaine d’Afrique et celle dérivée des valeurs africaines dans la diaspora africaine, l’École africaine de philosophie au Sénégal aspire à proposer des instruments pour un équilibre inclusif dans le champ de l’enseignement de la philosophie dans le monde. Elle souhaite proposer des perspectives de pensée différentes de celles imposées par la colonialité pour faire advenir une autre conscience africaine conduisant à un autre type de relation plus équilibrée entre l’Africain et lui- même et entre l’Africain et le monde. Elle souhaite contribuer au changement de la géographie de la raison et enseigner une philosophie génératrice d’actions éthiques en faveur de la construction libératrice de l’Africain et de la libération de l’Afrique des entraves internes et externes qui empêchent son émancipation.

L’École africaine de philosophie observe des principes pensés et pratiqués par les perspectives africaines inscrites dans :

uBuntu, esprit de communauté et de conscience de soi en soi, avec et par l’Autre

niokobok, esprit de solidarité, de collectivité et de collégialité

teranga, esprit d’accueil, d’acceptation, de bonne entente sociale/de socialité, d’inclusion et de reconnaissance de l’Autre

tout moun sé moun, principe d’égalité, de droit à la dignité et à la justice pour toute personne humaine

La participation à l’École africaine de philosophie au Sénégal est un engagement. Chaque personne impliquée dans l’École africaine de philosophie au Sénégal, c’est-à-dire les co-directeurs, les professeurs et les participants, s’engage à :

● créer, par la conduite observée, un environnement dans lequel chacune et chacun se sent à l’aise et valorisé et dans lequel se reflètent les principes d’uBuntu, de niokobok, de teranga et de tout moun sé moun

● participer à chaque session assidûment

● observer en tout instant la cordialité, le respect de soi et de l’Autre, la générosité intellectuelle et personnelle

● à faire montre d’une écoute attentive pour permettre des discussions constructives

● à ne publier sur les réseaux sociaux ou l’Internet de manière générale rien qui ne concerne l’École telle que photos, enregistrements

● à faire l’effort de la réflexion profonde, logique et substantive

● à faire un effort de réceptivité de paradigmes de pensée nouveaux et/ou différents de ceux

ordinairement admis

● à n’utiliser aucune des idées émises lors des sessions et échanges de l’École sans reconnaissance, mention et citation univoques de l’autrice ou de l’auteur desdites idées

● à ne pas divulguer le lien Zoom à des parties ne participant pas aux séances de l’École et à ne rien faire qui remette en cause la cybersécurité de l’École et de ses membres

● à faire un effort de réceptivité de paradigmes de pensée nouveaux et/ou différents de ceux ordinairement admis

BIOGRAPHIES

Bambara Romuald Évariste

Romuald Évariste Bambara est enseignant-chercheur de philosophie, Maître de Conférences en philosophie éthique, morale et politique au Département de Philosophie et de Psychologie de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences Humaines (UFR/SH) de l’Université Joseph Ki-Zerbo. Ses axes de recherche portent sur des thématiques comme l’éthique, l’esthétique, la politique, l’altérité, l’identité, l’étranger, la communauté, le développement, la démocratie, l’humanisme de l’autre homme, le transhumanisme et le terrorisme. Il enseigne la phénoménologie, la bioéthique, l’herméneutique, la question de l’altérité chez Emmanuel Levinas, l’éthique et la gouvernance et la philosophie africaine. Romuald Évariste Bambara a publié Les villes forteresses. De la peur à l’urgence sécuritaire aux éditions l’Harmattan en 2021.

Banywesize Emmanuel M.

Emmanuel M. Banywesize est philosophe et sociologue, docteur en Sciences sociales de l’Université Paris 5 René Descartes (France) et docteur en Philosophie de l’Université de Lubumbashi. Il est professeur ordinaire d’Épistémologie et de Sociologie à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Département de Philosophie de l’Université de Lubumbashi, ancien Chercheur associé au Centre Edgar Morin (France) et ancien Secrétaire délégué de l’Association caribéenne de philosophie (ACP) en Afrique francophone. Il est directeur de Collection « Pensées africaines » aux Éditions du Cygne en France et auteur d’essais et articles d’épistémologie, de philosophie et de sociologie, dont En finir avec la politique de la différence en Afrique (Paris, Cygne, 2020), Variations sur l’œuvre épistémologique d’Edgar Morin (Paris, Cygne, 2021), Équivoque et devenir du monde humain au temps de l’intelligence artificielle. Cahiers Épistémo-logiques, n° 9, Paris, L’Harmattan, 2023.

Bidima Jean-Godefroy

Ancien Maître de conférences-invité (Gastdozent) à l’Université de Bayreuth en Allemagne et ancien Directeur de programme au Collège International de Philosophie de Paris, Jean-Godefroy Bidima est philosophe de formation et est depuis 2004, Professeur des Universités, et détenteur de la Chaire Yvonne Arnoult en Etudes françaises et francophones à l’Université Tulane (New Orleans, USA). Il y enseigne les relations entre philosophies et littératures. Sa recherche porte sur les questions d’éthique médicale du point de vue interculturel, la Théorie Critique de l’Ecole de Francfort, les philosophies africaines et l’esthétique. Il est auteur de Théorie Critique et Modernité négro-africaine : De l'Ecole de Francfort à la « Docta spes africana » (Sorbonne, 1993), La philosophie négro-africaine (Presses Universitaires de France, QSJ, 1995), L'art négro-africain (Presses Universitaires de France, QSJ,1997), La palabre : Une juridiction de la parole (Editions Michalon,1997. Il a co-edité avec Lavou Victorien : Réalités et représentations de la violence dans les postcolonies (Presses de l’Université de Perpignan, 2015), avec Aline Alterman ; L’histoire, à l’épreuve de l’histoire, Mimesis, 2021 et avec Laura Hengehold : African Philosophy for the Twenty-First Century , Acts of Transitions (Rowmann and Littlefield International, London, 2021). Il a coordonné les numéros des revues suivantes : Philosophie africaine : Traversées des Expériences, Numéro Spécial, Rue Descartes, no 36, Collège International de Philosophie (PUF, 2002), et avec Antoine Garapon : Depuis l’Afrique, ESPRIT, no.466, Juillet-Août 2020. Il fut Lauréat EURIAS (European Institutes for Advanced Studies) en 2011-2012.

Dia Oumar

Docteur en philosophie, Oumar Dia enseigne la Philosophie critique, l’Idéalisme allemand et la Philosophie de la diversité à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal. Auteur d’une quinzaine de publications sur l’histoire de la philosophie occidentale, la philosophie du droit, la philosophie politique, la philosophie sociale, la philosophie africaine et la philosophie de l’éducation, Oumar Dia a été, de mars 2018 à juillet 2022, le secrétaire général national de l’entité Enseignement supérieur et Recherche du Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES/ESR). Membre fondateur et secrétaire général de l’Association sénégalaise de Philosophie (A.SE.PHI), Dr. Dia est également le président de la section thématique « Philosophie de l’Education » du XXVème Congrès mondial de Philosophie (Rome, 01-08 Août 2024).

Périna Mickaëlla

Mickaëlla Périna est Maîtresse de conférences dans le département de philosophie à l’Université du Massachusetts à Boston (États-Unis). Elle y enseigne la philosophie du droit et la philosophie politique, dirige le programme d’études en philosophie et droit et est la coordinatrice de la programmation publique pour l’Institut William Monroe Trotter. Sa recherche s’organise autour de quatre axes principaux : a) la question de la liberté politique en lien avec l’expérience de l’esclavagisation (en particulier la relation entre l’identité, la citoyenneté, et le concept de race) ; b) les politiques de la mémoire (en particulier celle de l’esclavagisation et de la colonisation) ; c) la philosophie caribéenne, et d) la philosophie de l’art dans le contexte Afro-caribéen. Elle est l’auteur de Citoyenneté et Sujétion aux Antilles Francophone, Post-esclavage et Aspiration Démocratique (L’Harmattan, Paris, 1997), ainsi que de nombreux articles. En ce moment, elle termine un ouvrage d’introduction à la philosophie caribéenne.

Sawadogo Rodrigue Wendekondo

Rodrigue Wendekondo Sawadogo est enseignant-chercheur en philosophie éthique, morale et politique, Philosophie du droit et Philosophie Africaine à l’Université Norbert Zongo et à l’Institut de Philosophie des Pères Blancs Maison Lavigerie de Ouagadougou (Burkina Faso). Il est aussi membre du Laboratoire de Philosophie de l’Université Joseph Ki-Zerbo. Ses travaux de recherche figurent dans des revues académiques comme Revue des Lettres, Langues et Sciences de l’homme et de la société, Revue Recherches Africaines du Mali, Revue africaine de Philosophie et de Sciences sociales, Les Cahiers de l’Institut de Recherche pour le Développement en Afrique, Revue Scientifique d’Études Africaines, Le Cahier philosophique d’Afrique.

Souffrant Eddy

Eddy Souffrant est Professeur de philosophie et chef du département de Africana studies à l’Université de la Caroline du Nord à Charlotte aux États-Unis. Ses travaux se situent dans les champs de l’éthique, la philosophie politique et sociale, les relations internationales, la philosophie caribéenne et la conception Africana de la Liberté comme alternative à la conception occidentale de liberté individuelle. Il dispense des cours sur la philosophie Africana et offre des ateliers sur la Responsabilité Sociale d’Entreprise et le développement durable. Parmi ses ouvrages se trouvent: Global Development Ethics: A Critique of Global Capitalism, rédacteur en chef associé du World Journal of Philosophies (2019), A Future without Borders?: Theories and practices of cosmopolitan peacebuilding  (2016), Identity, Political Freedom and Collective Responsibility: Pillars and Foundations of a Global Ethics (2013), Parceling the Globe: Philosophical Explorations in Globalization, Global Behavior and Peace (2008) et Formal Transgression: John Stuart Mill’s Philosophy of International Affairs (2000).

Vété-Congolo Hanétha

Hanétha Vété-Congolo occupe la Chaire Henry Wadsworth Longfellow et est Professor of Romance Languages and Literatures à Bowdoin College dans le Maine aux États-Unis. Affiliée aux programmes d’études Africana, Amérique Latine, Caraïbe et Latinx et Genre, sexualité et femmes, elle est cheffe du Département de langues et de Littératures romanes de son université. Elle est fondatrice de Lyannaj des chercheurs guadeloupéens, guyanais et martiniquais aux États-Unis, Présidente émérite de l’Association Caribéenne de Philosophie, membre de AI4A. Artificial Intelligence for Afrika et Membre d’honneur au Groupe de Recherche et d’Études sur les Noirs d’Amérique Latine (Langues et identités) de l’Université de Perpignan Via Domitia en France. Elle est membre du Comité de rédaction de Journal of French and Francophone Philosophy et membre du Bureau exécutif de Women in French. Hanétha Vété-Congolo est Co-Présidente de la section thématique « Philosophie africana » du XXVème Congrès mondial de Philosophie à Rome (2024). Sa recherche s’inscrit dans le cadre de la philosophie et de la pensée critique africaines et caribéennes, des littératures et cultures africaines et caribéennes, de l’oralité africaine et caribéenne et des études sur le genre et le sujet femme en Afrique de l’Ouest et du Centre et dans la Caraïbe. Parmi ses publications se trouvent : Nous sommes Martiniquaises. Pawòl en bouches de femmes châtaignes : Une pensée existentialiste noire sur la question des femmes (2020), L’interoralité caribéenne : le mot conté de l’identité. (2011-2016), The Caribbean Oral Tradition : Literature, Performance, and Practice (2016), Léon Gontran Damas : une Négritude entière (2015) et Le conte d’hier, aujourd’hui : Oralité et modernité (2014). Hanétha Vété-Congolo a aussi publié deux recueils de poésie, Avoir et Être : Ce que j’Ai, ce que je Suis (Le Chasseur Abstrait, 2009) et Mon parler de Guinée (L’Harmattan, 2015). Womb of a Woman, Son recueil de poésie inédit en anglais a fait partie des œuvres finalistes au 2015 Small Axe Literary Competition.

 

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